dimanche 2 août 2009

Le grand Neshoba County Fair

Capel, à Oxford Mississippi (remember, la ville punk du coin). Il nous dit : Le Neshoba County Fair, c'est la plus grosse foire des States.



On se dit donc que ça peut valoir le coup. Dans le petit comté de Neshoba (pas d'alcool s'il vous plait par ici, légalement du moins).

Une espèce de gros festival dans une forêt. A l'extérieur, des milliers de pick up dorment sagement en attendant que leur maître revienne de la fête. Tout le monde dort sur place. Les maîtres ? Uhu. Une immense majorité de bons paysans du Sud. Les fameux rednecks.



Fiers d'être sudistes (mais pas racistes, ne nous méprenons pas). Le drapeau confédéré est aussi bien arboré par les blancs que par les noirs.



Qui eux aussi ont des jolies bottes, et aiment le rodéo.



Et qui votent pour le même joyeux gouverneur, Haley Barbour, républicain.




Le concept de la 'foire' (fair) : gros rassemblement de joyeux Mississippiens autour de valeurs communes : l'amour du cheval, de la vache, de la musique country, du yodeling, l'amour de la famille, du petit Jesus. Des jolies filles (à droite, vous apercevez Miss Neshoba 2009, et à gauche, la princesse Choctaw, la tribu indienne du coin).





Voilà pour la partie folklo. Mais vous allez me dire, bordel. Que faisions nous là ?

Et bien dans le lot, il y avait également une espèce d'élite culturelle, vieilles familles démocrates qui ne rateraient la foire pour rien au monde. Capel en était. De même que son cousin, candidat malheureux au governorship de l'Etat.




En gros, ceux qui ne se prennent pas vraiment au sérieux, mais qui se marrent bien à la foire. Et qui pensent à l'européenne (très étrangement d'ailleurs, sur toutes les questions de société).

Frances (soeur de Capel)



Une partie du petit groupe, devant la cabine qui nous hébergeait (qui a dit que les filles du coin étaient vilaines ?)



Quatre jours de folie. Des rencontres féeriques. Le Youth Contest, où la jeunesse locale chante des chansons de messe, ou bien yodele avec classe.

Le soir, fête. Les bières sont finalement trouvables, malgré l'interdiction dans la région. Concerts de country magique (voyez la face de la tête d'affiche).





Danse. Danse avec les filles, ici, c'est du big deal. Ourf. Méfions nous donc.

Réveil 8h du matin par l'hymne américain.
Discussions passionnantes avec les gens du coin. Tout le monde sympathique. Les plus moustachus ne sont pas les moins sympas. Les gros républicains aiment autant la France que les autres (faut un peu brosser leur moustache américaine avant, malgré tout).

Bref.

5 jours de rêve. Dans la boue, mais crédieu. Quel visage étonnant de l'Amérique profonde et républicaine, étonnante, étonnamment sympathique et chaleureuse. A vous donner envie de vous arrêter là pour de bon.

Départ vendredi pour Orange Beach Alabama, concert de Willie Nelson et Bob Dylan.

Fatigue extrême.

Mais surtout, contraste. Bienvenue à Orange Beach, chez la Haute Nouvelle Riche blanche de l'Alabama. Ça sent le fric à mille mètres. Hello petit polo, hello petite raie sur le côté, hello petit short et petits bateaux. On se croirait... euh, vous savez, pas bien loin du centre de Paris. Ça pue le républicanisme qu'on n'aime pas, celui de ceux d'en haut.

On échange rapidement avec quelques passants. 'La Neshoba County Fair ? Haha, mes pauvres frenchies, désolé que vous ayez vu cette part là de l'Amérique, ces gens là ne savent pas se comporter".

Bande de blaireaux.

Retournez en enfer, avec votre bourgeoisie d'illétrés.

Aujourd'hui, Atlanta.

Retour sur New York.

mardi 28 juillet 2009

NOLA, fin.

End of NOLA. Hmm.

Nos potes cajuns autour d'un sandwich au catfish.



L'architecture de mon bras, après le passage du moustique Katrina.




La faune locale.




La faune de l'hôtel.



Britney Spears (oh, non, pas ça)




Direction le Mississippi today, pour le Neshoba County Fair. On y croit.

http://www.neshobacountyfair.org/

samedi 25 juillet 2009

Bonbon.

Bon ben New Orleans. C'est bon, ça chauffe, les bars, les touristes, les blacks. L'auberge, danish girls, salade de pates, whatever. After Bourbon Street's mistake the first night, soirée au One Eyed Jacks. 70s Porn-Indie-Electro party. Bim. 4 Dollars la marchandise au malt. Les yeux sont collés au réveil. Humidité ? Is it ? L'haleine est plutôt moite, étrange. Piscine. Chouette auberge. Friendly.

Petite Kathy. Ses jolies lunettes. First kiss with a frenchie, à 14 ans. Merde. J'ai pas réagi assez vite, la perche était pourtant assez souple. On va retenter ce soir.

Session Bob Dylan avec Michael. De Boston. Nos âges, pas de boulot, une guitare. Chante ses chansons au clair de lune, des trucs tristes, du tout bon quoi. Avec le pote Jack (qui est né dans une distillerie dans le Tennessee), on a bien commencé la soirée yesterday. Cool.

Hier après-midi, yeaah. On se promène dans les bayous au Sud de New Orleans. Paroisses de Plaquemines, Lafourche, Terrebonne. C'est plein de cajuns parait-il. On trouve aucune ville mignone, comme il en est du côté de Lafayette. Un peu déçus, on s'arrête bouffer du catfish sur le bord de la Highway. Et là, la rencontre mortelle.

72 years old. Cajun french. Le plaisir immense dans leurs yeux. Pas de touristes dans le coin (on est à 50 miles de NOLA). 25 ans qu'ils avaient pas parlé français. Difficile à comprendre, mais on essaye. Le Cajun est une langue assez magique. Robichaux qu'elle s'appelait elle. Goddam, si ça sent pas bon le Val de Loire !
Lui depuis 50 ans dans sa station service, à 'remplir les chars, réparer les chars'. Catfish, crawfish. 'Écrevisses !' qu'il nous lance. Regarde sa femme. 'I'm glad I remember this word'.

Leurs parents parlaient français à la maison. Eux se faisaient taper sur les doigts à l'école. Leurs enfants ne parlent pas un mot.
Eux, ça donne à peu près ça :




Les blagues du coin. Boudreaux and Thibodeaux are in a tent. Boudreaux says : didn't you notice something ? Thibodeaux : yeah, it's so many stars in the sky. Boudreaux : stupid asshole, our tent has gone !

Uhu. On rigole bien. On les invite à notre table. Ils sont contents comme tout. Tant et si bien qu'ils nous payent le resto.

Les moustiques, encore. Bite.

jeudi 23 juillet 2009

Graceland too.

Au Mississippi, on n'aime pas le Texas.



C'est bon.

A Memphis, il y a Graceland. Un espèce de vieux parc d'attraction à la mémoire du King. On a payé 10 bucks au parking, puis c'était 30 dollars pour visiter les étables où Vivis caressait ses chevaux. 30 autres pour visiter son avion privé. On a dit fuck.

A Holly Spring, Mississippi, il y a Graceland Too. La maison du plus grand fan d'Elvis de la terre (Monsieur est né à Tupelo, dans l'état, pas très loin). 5 Dollars, et un vieux plein de gomina nous fait la visite. Il a la petite culotte de Barbara Streisand, juste après ses ébats avec l'homme aux rouflaquettes (c'est garanti, qu'il dit). Il a surtout tout ce qu'on peut collectionner sur Elvis.




Blagues salaces. Bon. C'était bien marrant.

Juste une petite parenthèse, parce que là, on est toujours à NO. Et je me fais défoncer par des putain de moustiques.

Jackson - New Orleans. New Orleans. New Orleans.

Voilà. Après la super soirée open mic dans un vieux boui-boui à Jackson à écouter des bons vieux classiques (et observer les piliers du coin), départ pour New Orleans.




Avec Luca, un petit gars de Pennsylvanie qui fait le tour des States en stop, 19 ans. Se débrouille pas mal le petit. On l'emmène. Natchez, à la frontière, ancienne capitale culturelle et commerciale du Sud. Au bout de la Natchez Trace, le chemin pris par les indiens quand on leur a botté le cul en leur demandant gentiment d'aller de l'autre côté du fleuve. Se sont bien fait baisés les pauvres. Ca a été sanglant, ils se sont rebiffés. Aujourd'hui, terminé. Mais plus de trace de Sioux dans le coin, ils sont en Arizona, quelque part.

Auberge de jeunesse New-Orleans. Bien se laver les mains avant de manger dans le coin. Nuit de merde.

Super chaud. Des vieux man d'auberge de jeunesse, you know, qui te racontent comment c'est bon ici, ca picole et ca chope. Uh ?

La ville est sublime : architecture coloniale partout. Un peu en décrépitude, mais ca ajoute au charme. Crevettes, crawfish, catfish au programme. Alligators ? On va tenter. Les petites coutumes locales. Très international dans le coin. Je viens d'éclater un moustique qui me bouffait sagement pendant que je vous écris. Saloperie. C'est l'enfer ici. Dans la piscine, quelques petites américaines. Dans la cuisine, Tutus, l'ivoirien. Il est depuis un mois à New Orleans.

Ce soir, c'est Tutus qui nous emmène faire la fête

lundi 20 juillet 2009

Jackson, MS.

Voili. Schtroumpf. Left Oxford. The girls, you know. Kala.


et Kaleigh (encore une).



Celles avec qui on joue aux fléchettes. Celles qui nous abritent, shelter, nous offrent un canapé sur lequel camper quelques jours. Cool. We had fun. Oxford Town, Bob Dylan.



Grosses fights dans les sixties, premier étudiant noir à intégrer une université dans le Mississippi. Great.

Oxford, premier débat McCain-Obama. Ville bleue dans un océan de Rednecks (according to us, at least). Ah qu'elles sont jolies les filles du Missississippi.
Du coup, cassos. Ca faisait 4 nuits, point trop n'en faut. Dirección Jackson. Un peu plus bas, sur la map. Stop baignade, sur l'un des nombreux lacs du coin. Arrivée chez Peter et Walt. Music session. Yeah man. Des Yankees arrivés là quelques mois plus tôt pour bosser. Et qui kiffent. Le Sud, c'est bon.

"Watch'em wild women", disait tout de même notre pote de Wappapelo, Missouri (fuck, j'ai oublié d'intégrer l'article qui en parlait).

Celui-là :


Le vieux Recneck fumeur de beuh, et amateur du bon Dieu. Et sa femme partly Sioux. Et les innombrables mioches et chats adoptés. Le pays est strange. D'un côté la haute. Oxford et ses petits polos, l'aristo du Sud. Eduqués, compréhensibles. A 10 miles, la mignonnette à la station service. Comprends rien. Sublimes yeux. 18 ans, maximum. Deux gamins dans les mains. Des moustachus qui passent, l'air peu affable.

Le Sud, et ses paradoxes. Les Noirs ? On ne les voit guère. 40% de la population, pourtant. Un groupe d'une trentaine de jeunes à la plage tout à l'heure. Accompagnés par des blackos. Ca a pas l'air de trop se mélanger par ici. Triste. Pourtant, les rares contacts sont très cordiaux. Anyway.

Le plan ? Open mic demain soir à Jackson. Mercredi, hop, New Orleans. Si tout va bien. Si des joyeux couchsurfeurs nous accueillent. Inch Allah.

Ah non, ca se dit pas de le coin.

Anectotes :

1 - Ce matin, on rencontre deux ladies de Louisiane au troquet écolo dont je parlais hier. Explication sur la très mauvaise qualité des roads en Louisiane : dans les années 90, deal proposé par le gouvernement : augmentation de l'âge légal pour la consommation d'alcool de 18 à 21, et on débloque des subventions pour les routes. Refus. Nos jeunes ont le droit de boire.
Quelques années plus tard, plus le choix, il a fallu qu'ils obéissent. Mais sans avoir le droit aux subvention. Quelle honte. Umpf.

2 - Jackson, MS. Au bout de la route, la seule clinique de l'Etat à pratiquer des avortements (Mississippi, état qui a adopté à 86% un amendement visant à inscrire l'impoosibilité des mariages unisexes dans la constitution, my God). La clinique, so. 5 manifestations par jour. Des alertes à la bombe, souvent. Les pro-life tiennent leur coup, surtout après l'assassinat de l'autre Billy il y a quelques mois dans le Kansas. C'est fort. Les vieux qu'on rencontre dans la rue nous paraissent tout sympathique, pourtant. Mais ils semblent prêts à faire péter la barraque quand ca va mal.

Besos.

dimanche 19 juillet 2009

Mississippipi.



Ola. Ça y est. On a passé la frontière. Mississippi. Un peu de plage, Sardis lake, le paradis. Mais on nous a dit par la suite que c'était fréquenté par des vieux Rednecks, ce qu'on a effectivement vérifié.


Ici, les blancs un peu éduqués se foutent bien de la gueule des vieux confédérés qui perdent leurs dents. Arrivée à Oxford, petit îlot démocrate en terre 'Red'. Tout plein d'étudiants, contre-culture omniprésente (good music in the bars, librairies indépedantes). Faulkner, le très bon Faulkner, est né ici. University of Mississippi (Ole Miss). Teufs avec Kala et Kaleigh. Les filles du coin, qui nous emmènent faire la fête pendant trois jours. Arf. So nice.

Oppossum se font niquer la tête par les voitures, sur les routes.



Les chiens de nos hôtes.

The creek. Mississippi Sand. Que c'est bon.



Le café hippie, c'est de là que j'écris. Un vieux bougre qui nous fait du café écolo et des salades de carottes. Oxford, c'est un peu le Austin du Mississippi.

A noter que les gens, ici, ne peuvent pas blairer les Texans. Hehehe. Mississippi in Paris. Je change.